jeudi 2 juin 2011

Stage, soda bread.. & SUN !

Moment chaud-bouillant de la journée: sexy man - look jeune pop avec trop de gel - sort juste du bureau - enlève sa cravate avec les dents en plein milieu d'un bus plein à craquer, puis commence à consciencieusement déboutonner sa chemise. Normal.

Tout le monde se presse aux maigres terrasses des pubs, on commande la pinte de Guinness à l'heure du thé - demain, celles qui ne sont pas déjà oranges par les magies de l'autobronzant seront écarlates.

Il fait atrocement beau pour un mois de juin en Norn Iron. Ma maitre de stage m'encourage à sortir plus tôt du boulot pour aller lézarder au Botanic. Demain, je sors les lunettes de soleil.
- cela fera deux mois demain que je n'avais pas écrit sur ce blog.. la voilà, la (courte, mais étonnammentb ensoleillée) suite -

Pour la preuve en images, on attendra un peu - mais ça m'apprendra, ici, on devrait toujours avoir son appareil photo sur soi, bien rangé à côté de son parapluie, au cas où. A Belfast, on ne sait jamais ce que demain nous réservera.






Celle-là, c'est un clin d'œil à la mère, pour avoir fait le premier ; à Laura, sans qui la Ground Floor kitchen de Chestnut 5 n'est plus vraiment la même ; à Émilie, qui colportera la coutume en Allemagne ; et à tous les Rennais qui vont bientôt (mais pas trop) devoir se coltiner ma nouvelle lubie culinaire:

World's Best Bread (ever).








Et pour finir, une bande originale de ma journée au titre qui tombe à pic.
 


dimanche 3 avril 2011

Des Shamrocks, des chapeaux verts, un BBQ et du soleil.. St Paddy's Day in Belfast!

Il y a plus de deux semaines déjà, St Patrick's Day à Belfast.

Je pourrais bien évidemment passer sous silence dans cet article ce qui restera assurément le moment le plus absolument absurde de ma première St Patrick irlandaise -- aka, me retrouver au Department of Environment un jour de public holiday, et demander à un concierge complètement ahuri à voir mon futur maître de ma stage qui m'avait fixé le rendez-vous le plus foireux de l'histoire et m'avait assuré que oui, oui, il me verrait bien le jeudi 17 mars, à 14h, sans fautes, pas de problèmes -- vous êtes sûr? Oui, oui, sans problèmes, on se voit jeudi. Bon, j'aurais sûrement dû insister plus, mais je suis polie moi, surtout quand on me parle à toute vitesse avec un accent à couper au couteau et d'un ton bien assuré. Mouais. Enfin bon, ça promet si mon maître de stage est encore plus à côté de la plaque et bordélique que moi, ha ha. Mais il s'avère qu'il fait incroyablement bien le café, chose extrêmement rare dans ce pays--je sens qu'on va bien s'entendre finalement.

Enfin, bref, si l'on passe sous silence ce fâcheux épisode, ce St Paddy's Day semble en tous autres points avoir frôle l'irish perfection.


Une Laura, une Julie, une Emilie,
deux chapeaux verts et un boa.

Une Gaëlle, une Laura,
et deux chapeaux verts.
D'abord, nous ne pouvions échapper à la tentation de revêtir chapeaux, boas, serres-têtes, maquillage, et tout ce qu'il y avait de plus vert ou orange dans notre garde-robe--à moi le recyclage de tee-shirt et lunettes de CRIT. C'était donc le moment d'exercer nos plus incroyables talents et de nous parer de trèfles--à trois feuilles, pas d'bol, et autres tricolor, et de nous diriger sûrement vers le City Hall, théâtre de la sympathique mais tout de même discrète parade de St-Patrick à la mode locale.




Oui, ici, les rassemblements connotés, c'est encore un peu chaud, et donc ça reste discret. Cela ne fait pas très longtemps que les municipalités osent organiser quelques évènements en l'honneur de ce Saint homme qui aurait débarrassé l'Irlande de tous ses serpents. Il y a encore quelques années, cette fête restait quasi-exclusivement célébrée par la communauté catholique, ainsi souvent transformée en manifestation pro-républicaine et fâchait considérablement la communauté protestante. Difficile pour les autorités d'en faire quelque chose qui puisse contenter tout le monde. Les essais semblent donc encore timides, avec en tout et pour tout une parade et quelques concerts dans le centre-ville à Belfast.

*


Pour une bonne touche d'optimisme à propos de la St-Patrick en Northern Ireland, en bonus. Un très bon blog par ailleurs, sur la vie de la petite bourgade de Ballyban. Pour ceux qui voudraient en savoir plus sur la vie ici, et que ce blog laisserait sur leur faim--je sais, je suis impardonnable.

*

 
Loin des célébrations de Dublin, Boston ou New-York, donc, mais rien ne pouvait nous arrêter. Une St-Patrick en Ireland, ça se savoure, quand même! Nous voilà donc au City Hall, à midi pétantes, vertes, et entourées d'une foule de familles, avec gamins déguisés et parents un peu blasés, de beaucoup d'international students et d'une poignée de touristes.

Le noeud pap' vert à strass,
y'a pas à tortiller, c'est sexy.




Les jeunes eux semblent assez peu enthousiastes quant aux célébrations officielles, leur préférant une beuverie générale dans le fameux quartier des Holylands, près de la fac. Ou faisant de la St-Patrick une simple bonne occasion de sortir, à ce détail près que les extra-minis jupes des filles sont vertes ce soir-là, et que les mâles arborent chapeaux verts à barbe de leprechaun et autres accessoires sensiblement ridicules mais verts.


La parade, soyons honnêtes, ne casse pas trois pattes à un canard. Mais quand même, on se hisse sur la pointe des pieds pour apercevoir ce défilé de bonnes intentions, en se disant qu'au moins personne n'a l'air d'avoir envie de taper sur son voisin, et que nos voisins ont même plutôt l'air de enjoy themselves.
Alors qu'aujourd'hui, 2 avril, un policier catholique de 25 ans est mort dans l'explosion de sa voiture, vraisemblablement du fait d'un groupe dissident de l'IRA. Brrrr, tout est encore loin d'être fermement cicatrisé.  *


Dragons chinois sur fond de Queen Victoria--très à-propos, reconstitutions de Samson & Goliath, les plus célèbres grues de Belfast, roue à hamster taille humaine, floppée de bambins déguisés qui chantent, dansent, font des roulades en folie ; le tout en se délectant d'une douce musique de pipe band--hmmm, cornemuse, mon amour. Enfin bref, tout cela semble encore très timide, mais nous ne nous décourageons pas, et sommes plus motivées que jamais.

Au premier plan, les antennes d'Emilie.
Vous noterez que le ciel est nuageux mais bleu.






Je sais, celle-là est incontestablement et scandaleusement floue, mais rien que pour la perruque verte de la dame à gauche, et la petite dame indienne en chapeau vert à gauche.










Avec mes comparses, nous nous dirigeons alors vers notre deuxième spot de la journée, aka la maison de Gaëlle, où nous retrouvons ses colocs et leurs amis pour un BBQ de St-Patrick. Oui, oui, j'ai bien dit 'BBQ', nous sommes en mars, en Northern Ireland, mais il fait presque beau, alors on en profite, on sort les steacks, le corn on the cob et les saucisses pork & leek--et on fait consciencieusement crâmer le tout--hmmm, j'adôôre les BBQ.
S'ensuit un après-midi à perfectionner notre technique de maquillage sur cobayes locaux, à parler films français avec un accent à couper au couteau, à faire un gâteau--slurp, un roulé au Nutella.


 





Préparation active pour une soirée sportive au Lavery's, à tenter dans la mesure du possible de se trémousser sur un Galway Girl de circonstance, alors que mes ballerines se font la malle à chaque fois que je décolle les pieds du sol, la faute aux litres de bière consciencieusement déversées à nos pieds par nos sympathiques compatriotes Belfastois--obligée de danser à la Berthe sur du Etienne Daho (private joke, impossible de m'en empêcher, mes plus plates excuses). Sans oublier de se prendre virilement par les épaules en se balançant gauchement, et de s'égosiller comme tout bon local sur Dirty Old Town--histoire de se récupérer le lendemain matin une voix style cancer de la gorge et du poumon en phase terminale à la Shane MacGowan.


On soigne tout ça avec du miel le lendemain matin, et on s'embarque pour une loooongue journée de field trip organisée par mon prof de Contemporary Issues in Rural and Urban Planning--ouiiii, il est officiellement cruel. Sans oublier le thermos de café.


***


Sinon, ça semblait se profiler en ce jour de fête, mais c'est maintenant bien sûr, le printemps est arrivé à Belfast. Les bancs au soleil et les pelouses du Botanic Garden sont investis par des hordes d'étudiants en mal de farniente ou de grands espaces ensoleillés pour exercer leurs talents de sportifs. Les balles de hurling fusent sur fond de ciel bleu immaculé, et plus besoin de sweat-shirt aux couleurs de la QUB par-dessus les maillots de foot et autres rugby-fierté nationale. Et, bon signe indéniable, le Botanic Garden ferme dorénavant ses portes à 8pm, soyons fous. C'est bientôt l'été.

*

Tesco Value Flour + Buttermilk
+ Salt + Baking Soda + Oven
= MIAM!


Ayant avec grand regret abandonné cette année at home sweet home ma chère yaourtière de parfaite bobo, je me console comme je peux en concoctant avec ma roomie et complice Laura un soda bread délicieux et plus irlandais que les vrais. Comme quoi, on ne perd pas ses vieux réflexes, même en traversant la Manche et la Mer d'Irlande -- et ce n'est pas une si mauvaise chose, considérant que cela nous permet d'échapper à une fade routine de pain de mie mou et monotone.

Qui est-ce ?

Ma photo
Si vous n'y voyez pas d'inconvénients, je répondrai à cette question un peu plus tard.