samedi 2 octobre 2010

'You have to leave the ground to learn to fly.'

Aujourd'hui, j'ai repris mon violon, j'ai ressorti de leur manteau imperméable mes partitions, et je me suis remise à jouer. Il y a bien eu cet aparté, en juin, pendant mon stage ; mais je n'ai tout de même pas vraiment joué de musique classique un tant soit peu sérieusement depuis plus de deux ans. C'est très long, deux ans, dans les doigts, dans la tête, dans les poignets et les coudes, dans les habitudes.
Dérouiller tout ça, prix à payer pour le Queen's University Symphony Orchestra.
Je suis tellement excited  à l'idée de faire partie à nouveau d'un orchestre. Les répétitions, la fatigue, l'appréhension, le plaisir de jouer débarrassée finalement de tout trac, les saluts, les applaudissements, les coulisses, les montagnes de boîtes d'instruments, la fierté.
Ma petite dose d'adrénaline à moi.
Et les partitions, posées sur le bord de la fenêtre comme un pupitre de fortune.

Bien sûr, il y a le fiddle. La musique irlandaise qui elle ne me quitte plus depuis plus de deux ans.
Et qui ici trouve un sens un peu différent. Il y a la Smithwicks, et l'anglais, l'accent de Belfast, un style différent, un répertoire nouveau, des musiciens à couper le souffle à tous les coins de pubs ; et il faut la gnaque pour sortir le violon, oser jouer, entamer une suite, ne pas trop se planter, mémoriser.


Session at Madden's, Tuesday night. Copyright : Kasey.

La musique va, je le sens, prendre une part très importante dans mon année ici à Belfast. Elle va me tenir constamment occupée, me donner des objectifs, me permettre de me relâcher, m'amener à de nouvelles rencontres.

Voilà, plutôt que de parler de ce qui m'a occupée cette dernière semaine, des gens géniaux que j'ai rencontrés, des cours qui ont commencé, du retour au St. George Market, des soirées entre étudiants étrangers qui ont continué ; crêpes-pancakes, sessions, 'depressed-girls'-nights', et autres échanges culinaires ; du Lavery's, du Madden's, de la victoire de l'Ulster Rugby contre Glasgow ; des longues marches à travers Belfast, de jour, de nuit, en long, en large et en travers.. Plutôt que de parler de tout ça, parce qu'après tout tout ça est très beau, mais aussi très 'ordinaire' - sans aucune connotation péjorative à ce mot, 'ordinaire'. Voir pour cela les mots juste après de Denis Podalydès dans Scènes de la vie d'acteur - ; oui, plutôt que de parler de tout cela, j'ai préféré parler de la musique à venir.

J'ai toujours écrit ces textes dans le désir, non d'affirmer quoi que ce soit, mais de décrire, dépeindre, raconter une vie ordinaire de comédien ordinaire. Je ne donne aucune connotation péjorative à ce mot, que je ne prends pas dans le sens de terne, moyen, médiocre, mais dans celui de coutumier, régulier, normal. La banalité en question m'est précieuse.

- je le sais bien, ces mots n'ont pas grand chose à voir avec Belfast, si ce n'est qu'ils me réconfortent dans l'idée que mon quotidien ici n'a pas à être particulièrement 'extra-ordinaire' pour m'être précieux. -


Cheerio amigos !


In the mood for : S. Barber & E. Meyer Violin Concertos (by Hilary Hahn)
                          'Goodnight' (by ZOX, in 'Line in the Sand')  - Thanks to Andrew ! -


Sometimes I stand between the sidewalk and the sky
And just stare into the clouds as they pass by
You have to leave the ground to learn to fly

2 commentaires:

  1. Ces mots me confortent aussi dans l'idée qu'on peut passer un samedi soir à penser à suas amigas en buvant un yaourt Pinacolada et être très bien comme ça. Ca n'a rien d'extraordinaire, mais ça m'est précieux :)

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  2. Ah, le St. George Market... Quel plaisir ! Dès que j'entre dans le Central Market de Caerdydd, je pense à toi, à nos curry et à nos wee muffins ! ;)

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Si vous n'y voyez pas d'inconvénients, je répondrai à cette question un peu plus tard.